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22 mars 2013, Bibliothèque municipale de Marrakech

 

Le jardin ayant appartenu à deux artistes, j'ai décidé de dresser un petit portrait de chacun et de les comparer.

 

Bon, voilà pour Jacques Majorelle (1866-1962) :

 

Il est le fils de l’ébéniste français Louis Majorelle, un des "grands" de l'Art nouveau à Nancy au début du siècle. Élevé dans un milieu artistique, Jacques développe très tôt une passion pour la peinture. Il débute une longue série de voyages au Maghreb dès 1910, particulièrement en Égypte et au Maroc. Plutôt proche de l'Art nouveau dans sa jeunesse, il se laisse aussi séduire par la tradition de la peinture orientaliste. C'est d'ailleurs à Marrakech qu'il s'établit définitivement, charmé par l'atmosphère de la ville. Aussi, crée-t-il un jardin au nord-ouest de la médina. « Cathédrale de forme et de couleur », ce coin de verdure est composé comme une toile impressionniste. C'est pour cet îlot de paix que le peintre imagine en 1937 une nuance de bleu singulière, le "bleu Majorelle".

 

Et Saint Laurent, maintenant :

 

Mort en 2008, il était né à Oran en 1936 et y a passé sa jeunesse, avant de venir travailler à Paris pour la célèbre maison de couture Dior. Dessinateur surdoué et tenté par les expérimentations d'avant-garde, il quitte l'enseigne pour créer sa propre maison avec l'aide de son compagnon Pierre Bergé. Ses collections de prêt-à-porter sont comme autant de voyages imaginaires. Le couturier prend l'habitude de se retirer un mois par an à Marrakech afin de dessiner tranquillement. Là-bas, il ambitionne de rendre au jardin Majorelle son éclat d'antan, projet interrompu par sa mort le 1er juin 2008. Ses cendres sont alors dispersées dans la roseraie du jardin et un mémorial y est édifié. Deux ans plus tard, pour lui rendre hommage, l'exposition Yves Saint Laurent et le Maroc est inaugurée ainsi qu'une rue à son nom.

 

Par curiosité, j'ai jeté un œil aux créations d'Yves Saint Laurent et aux tableaux de Majorelle. L'influence du second sur le premier, ou tout au moins, une inspiration commune sont sensibles. Même appétit des courbes et des couleurs franches, même élégance stylisée. Comme si le jardin, par son énergie végétale, avait eu un rôle de passeur. Si bien qu'on ne saurait auquel des deux attribuer cette phrase : « A Marrakech, il y a les jardins, pour lesquels j'ai une vraie passion. Et les couleurs qui me manquent à Paris » ( Y. SAINT LAURENT, Dossier de presse de l'exposition Yves Saint Laurent et le Maroc, 2010-11).

J. MAJORELLE, Les Alamats, poupées marocaines, 1931.                                 

                             

Y. SAINT LAURENT, Collection printemps-été 1989. Source: dossier de presse Yves Saint Laurent et le Maroc.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter : 

Un jardin artistique

Un jardin artistique - Amélia Forestier
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