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L'Alhambra

des botanistes

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter : 

  • A. MIQUEL, Du désert d’Arabie aux jardins d'Espagne, Paris, Sindbad, 1992

  • SAADI traduit par O. ALI-SHAH, Le Jardin de roses, Albin Michel, 1991

  • B. FOULON, La Poésie andalouse du XIe siècle. Voir et décrire le paysage. Etude du recueil d'Ibn Hafaga, L'Harmattan, 2011

  • H. PERES, La Poésie andalouse en arabe classique au XIe siècle, Libraire d'Amérique et d'Orient, 1953

  • M. EL FAIZ, Du règne de la nature au dialogue des cultures, Conférence Cité du Patrimoine et de l'Architecture, 2010: http://www.citechaillot.fr

J. LAURENT, Vues d'Espagne, 1870-1890

Source : Bnf

R. GARZON, Vues d'Espagne, 1905

Source : Bnf

5 février 2013, Jardin du Généralife

 

Comme il faisait assez chaud l'autre jour, je me suis installée dans un coin ombragé du Généralife. Quel drôle de temps pour un mois de février ! Mais bon, je ne vais pas m'en plaindre.

 

En regardant le jardin, j'essayais de repérer les plantes évoquées par Dumas dans ses Impressions de voyage. Vignes, cyprès, roses, jasmins, orangers, tout y était. Les vignes, les céréales et l'olivier forment les trois piliers de la culture méditerranéenne depuis le Moyen Âge. Je sais aussi que le climat espagnol est propice à la culture des agrumes. Mais pourquoi autant de cyprès, de roses et de jasmins ?

 

Je suis donc allée me renseigner sur le sujet. C'est dans la littérature que j'ai trouvé la réponse à mes questions. Le cyprès, toujours vert et dépourvu de fleurs, est vu, dans la culture arabo-musulmane, comme une allégorie de la liberté et de l'immortalité. Voilà d'ailleurs ce qu'en dit le poète Saadi (1184 -1283 ev.) :

 

« N’attache pas ton cœur
à des valeurs transitoires.
Longtemps après les Califes,
le Tigre continuera à couler dans Bagdad.
Si tu le peux, sois généreux comme la datte;
Si tu ne peux pas, alors sois comme un cyprès : libre. »

(SAADI traduit par O. ALI-SHAH, Le Jardin de roses, Albin Michel, 1991)

 

Concernant le jasmin, j'ai lu qu'il était le symbole de la féminité et de la sensualité. Je n'ai pas saisi le rapport au début et puis ça m'est revenu. Dans la poésie musulmane, le jardin est toujours assimilé au corps féminin. Mes recherches sur les roses ont confirmé mon hypothèse. Pour Abu Nuwas (747-815 env.), ces fleurs sont semblables aux joues des jolies filles et les pétales, à leurs lèvres délicates. Ce sont donc les poèmes qui influencent le choix de certaines plantations.

 

Je suis fière de moi. D'ici quelques jours je quitterai Grenade en emportant dans mes bagages une information précieuse : poésie andalouse et jardins de l'Alhambra s'inspirent mutuellement, faisant de tout poète un jardinier et de tout jardinier un poète.

 

L'Alhambra des botanistes - Amélia Forestier
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